Une soirée conviviale à Bruxelles pour célébrer les liens entre la Corrèze et la Belgique

26 Jan 2025

Samedi 25 janvier 2025, à 18 heures, l’Ambassade de la Corrèze à Bruxelles a ouvert grand ses portes à l’occasion d’une semaine dédiée à la Corrèze.
Cette soirée, organisée par l’association La Corrèze en partage en partenariat avec le restaurant Charlu à Uccle, a mis en lumière l’histoire et les saveurs du territoire corrézien.


Au programme : une conférence passionnante donnée par l’écrivain corrézien Florian Arfeuillère sur le thème « La Belgique et la Corrèze unies par le vin », suivie d’un dîner mettant à l’honneur les produits du terroir corrézien.


Prospérité, déclin et renaissance du vignoble corrézien

Devant un public composé de Corréziens expatriés, de membres de l’association venus spécialement de France, ainsi que de nombreux amateurs belges d’œnologie, Florian Arfeuillère a retracé l’histoire captivante du vignoble corrézien.
Autrefois prospère, le vignoble corrézien, attesté depuis le VIe siècle, atteint sa superficie de presque 17000 ha au XIXe siècle (supérieure au vignoble alsacien actuel). Il produisait alors des vins réputés, notamment primés à l’Exposition Universelle de 1878.

Cependant, tout a basculé en 1875 avec l’arrivée du phylloxéra, ce puceron ravageur qui a décimé une grande partie des vignobles français, y compris en Corrèze. L’arrivée du chemin de fer a aussi conduit les producteurs locaux à s’orienter vers d’autres cultures.

Après des décennies d’abandon et un exode rural, le vignoble corrézien a connu une véritable renaissance. Depuis 40 ans environ, des passionnés ont relancé la culture de la vigne à Branceilles, sur les bords de la Vézère, puis notamment plus récemment à Ségur-le-Chateau, autour de Brive et d’Argentat …

En 2017, cette détermination a été couronnée par l’obtention de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Corrèze, permettant au département de renouer avec son patrimoine viticole. Depuis 2023, l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) a propulsé les vins corréziens sur la scène européenne. Aujourd’hui, le vignoble produit des vins rouges, blancs et le célèbre « vin de paille ».

L’incroyable histoire des marchands de vins de Meymac en Belgique.


La seconde partie de la conférence a exploré une autre facette de l’histoire qui lie la Corrèze à la Belgique : celle des marchands de vin du pays de Meymac. Tout a commencé dans les années 1860 avec Jean Gaye-Bordas, un colporteur audacieux qui s’est lancé dans la vente de vin de Bordeaux en Belgique, en utilisant des techniques de démarchage innovantes pour l’époque. Cette activité a prospéré, impliquant de nombreuses familles corréziennes. Meymac a été ainsi surnommée « Meymac-près-Bordeaux », en référence à cette dynamique commerciale. L’association « Les amis de Meymac-près-Bordeaux », conduite par son président Marcel Parinaud, fait vivre cet héritage patrimonial en organisant des visites, des conférences, un concours de nouvelles et des expositions temporaires.

Dans le Bordelais, des maisons prestigieuses comme le Château Ducru-Beaucaillou ou le fabuleux Pétrus ont été acquises par des familles corréziennes, marquant une époque où l’esprit d’entreprise du pays de Meymac a fait rayonner le savoir-faire local bien au-delà des frontières françaises.

Un dîner corrézien pour clôturer la soirée

La conférence a été suivie d’un repas convivial, concocté par Antoine Salviat et son chef du restaurant Charlu, célébrant les alliances entre la gastronomie corrézienne et l’art de vivre belge. Les convives ont pu savourer des spécialités régionales, accompagnées des meilleurs vins de la Corrèze, dans une ambiance chaleureuse et festive.

Cette soirée, riche en découvertes et en échanges, a démontré une fois de plus les liens profonds qui unissent la Corrèze à la Belgique, à travers une histoire commune tissée par le vin et les traditions. Une belle réussite pour La Corrèze en partage, son correspondant local Volny Perriez et l’Ambassade de la Corrèze à Bruxelles, qui poursuivent leur engagement pour promouvoir les richesses de notre territoire.

Les président et vice-président de l’association « La Corrèze en partage », Patrick Ténèze et Thierry Charpentier, ont exprimé leurs chaleureux remerciements au conférencier, aux organisateurs ainsi qu’à tous les participants. Une mention toute particulière a été adressée à Philippe Graton, auteur et photographe (fils de Jean Graton, célèbre scénariste et dessinateur de bande dessinée, créateur de la série « Michel Vaillant« ) pour avoir joué un rôle clé dans la mise en relation entre notre association et Antoine Salviat, patron du Charlu, à Uccle, originaire de Treignac.

Et pour terminer la soirée sur une note très sympathique, Liza Dignac, originaire d’Égletons (où se tiendront les 2èmes Rencontres internationales de La Corrèze en partage le 19 juillet prochain), installée en Belgique, nous a invités à déguster la gentiane de la Maison Monéger qu’elle vient de faire renaître.

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Liza Dignac ressuscite la Maison Monéger et son emblématique gentiane !

À Égletons, au cœur de la Corrèze, une tradition ancrée depuis plus d’un siècle renaît sous l’impulsion de Liza Dignac, descendante de François Monéger, fondateur de la célèbre distillerie locale. En 2023, cette entrepreneuse passionnée a relevé un défi audacieux : relancer la Maison Monéger, tout en y insufflant une touche de modernité.

Portée par l’héritage familial et un profond respect pour le terroir corrézien, Liza Dignac a choisi de remettre à l’honneur la gentiane, une plante sauvage emblématique de la région. « C’est une manière de renouer avec nos racines, tout en offrant des produits authentiques et innovants », explique-t-elle. À travers ses créations, elle ne se contente pas de célébrer une saveur unique : elle raconte aussi l’histoire d’une région et d’une famille visionnaire.

La Maison Monéger se distingue notamment par une production respectueuse des traditions, sublimée par une approche contemporaine. Liza Dignac ambitionne de rendre accessibles ces saveurs d’antan en leur insufflant une modernité capable de séduire un public plus large. « Il ne s’agit pas seulement de recréer des produits, mais aussi de partager une culture, un art de vivre », précise-t-elle.

Cet engagement s’inscrit dans une lignée prestigieuse. François Monéger, à la fois industriel et maire d’Égletons de 1898 à 1924, s’était illustré par son audace en lançant la célèbre liqueur de « Goudron hygiénique », qui avait conquis une médaille à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Plus qu’un succès commercial, cette création avait hissé la distillerie au rang d’ambassadrice de l’innovation corrézienne.

Avec la relance de la Maison Monéger, Liza Dignac et son équipe font plus qu’honorer un héritage : elle redonne vie à un pan de l’histoire locale tout en regardant résolument vers l’avenir. À travers cette aventure, elle invite chacun à redécouvrir les richesses d’un terroir et la force d’une passion familiale transmise de génération en génération.
À noter : Liza Dignac a récemment obtenu un financement européen dédié à l’investissement et à l’innovation autour des propriétés de la gentiane. Ce projet ambitieux sera mené avec l’appui de l’Université Libre de Bruxelles (ULB).

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

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À propos de Florian Arfeuillère

Florian Arfeuillère est né en 1971 à Paris, loin de sa Corrèze familiale, qu’il rejoint le corps plein d’aise dès que possible. Promoteur de la gastronomie française en Belgique, importateur de fruits français à Taiwan, développeur de services financiers en Asie puis en Europe centrale et méditerranéenne, il a affûté au long de ses voyages les valeurs partagées de la Nouvelle-Aquitaine.
Amoureux des mots, du bon vin et des belles histoires, l’homme d’affaires s’est laissé gagner par la tentation, devenue irrésistible, de l’écriture pour conter dans son premier livre une histoire qui lui ressemble : celle d’hommes partis tenter l’aventure au loin, le corps et l’esprit voyageurs, mais le cœur près de leurs racines.

Ses ouvrages « Corrèze-près-Bordeaux » et « Les Folles années vin » sont édités aux éditions La Geste